
On dirait les doigts d’une main
j’ai cru que tu pourrais ainsi reposer
ta main sur la mienne
légère comme portée par les flots de lumière
qui naissent entre les rochers du soleil
j’ai cru que la réalité s’évanouirait pour de bon
qu’elle cesserait de creuser des ornières et des rides
sur les routes
d’éblouir de non-sens mes journées
on dirait les doigts gantés de cet habile chirurgien qui guérit d’un seul regard
glacé
la cohue de la peine et le doute
tout ira bien sur ses lèvres fait reculer la mort de deux pas
j’ai cru qu’enfin ta main était revenue me chercher
comme mes songes au beau milieu de la journée
mais c’est une anémone de mer
que la dernière tempête a détachée de son socle
