Sous la peau son coeur
déferle
mais au fond
toujours plus clairsemés
ses mots
où le poème devient
abyssal
comme si
contre sa véritable volonté
s’était nouée
avec l’habitude de se confier
au silence
une alliance
Sous la peau son coeur
déferle
mais au fond
toujours plus clairsemés
ses mots
où le poème devient
abyssal
comme si
contre sa véritable volonté
s’était nouée
avec l’habitude de se confier
au silence
une alliance
Dentelles mentholées de feuillages
et de lents silences
ce coeur sombre
se froisse et l’astre lunaire nuance
l’arôme de l’obscurité
la nuit effleure l’orée
du maquis enfui
Elle va
à l’orée du monde
attend
pose
lentement son regard
de gemme fendue de la seule
larme noire de la nuit
sur le mur tu ne vois
que les signatures et les ombres
abandonnées
par ceux dont on
ne sait rien.
Serpent à sonnette
À plumes dans l’olivier
Parmi la distribution quotidienne de pollen
Un merle et quelques mésanges
Ont vu de loin passer un geai géant
Son ombre comme celle d’un cerf-volant
Était semblable à celle d’un milan
Le silence est rompu en mille éclats verts
Scintillement de voix effervescences d’envols
Dans ce jardin encerclé par le ciel
la pluie se dessine comme les fils d’une toile d’araignée
on assure que la lumière reste visible seulement dans les fleurs
quelques points se suspendent dans les coeurs
pour déjouer les sorts se préserver du doute et de la peur
s’incruste partout le lapis lazuli
les étoffes outre-mer
habillent l’espace et le vide
et rythment des flots
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Pour parler
De la mer les vagues
L’attraction amoureuse d’un astre
Qui ne sait que se taire
Le temps fait de grains grignote
La lumière ou ce qu’il en reste
Lorsque enfin me parvient l’onde
Qui témoigne d’un effondrement sidéral
Pour parler de l’animal en moi
Une âme muette minérale
Qui se persuade qu’il n’est jamais trop tard
Le soleil sur un plateau de nuages
navigue au-delà de la
ligne imaginaire qui finit l’horizon
il frôle les cimes tel un fantôme
la foule des feuilles flamboie
poudre pourpre au coeur des fleurs
qui se soucie de celui qui est seul?
le soleil en mer noie sa propre lumière
l’iris rêve ses sépales comme des ailes
depuis les temps de la fin du Crétacé
Cet insecte craint moins que toi
crétin de se brûler les ailes
tu erres
tu es presque tu
partout
tu as un insecte en toi
tu le vois comme ce coeur étrange à clapets
qui s’ouvrent ou se ferment
tu le sens comme un grouillement qui te dépasse
et te déboussole
tu es seul
solide
tu transmues chaque parole en buée
chaque départ en larme
le silence suinte sans suite
en ton univers
Il n’y a pas de Moi
majuscule
Dans le pin l’oiseau
se dépeint et puis parle
des aiguilles et des fruits
qui tissent lentement l’ombre
des frontières floues de la lumière
dans le ciel son envol cherche
le souffle de feu qui lui permet
l’absence
de battements d’ailes
l’haleine qui descend de la montagne
et va jusqu’au murmure vague de celle
qui brouille les pistes et célèbre infiniment
les mystères de l’univers