
S’occuper d’un végétal
c’est presque comme s’occuper d’un poème
il existerait tout aussi bien en mon absence
sans que j’en ai la moindre connaissance
J’aménage dans la terre que j’ai nourrie
abreuvée en toute légèreté
un habitacle à deux étages
une chambre noire pour développer les racines
une chambre claire pour les tiges les épines les feuilles
les boutons les rejets
J’attends je projette des floraisons
j’observe
j’imagine des constructions de feuilles
je me rends apte à comprendre un langage
qui n’est pas encore le mien
puisqu’il n’use d’aucun mot
je rectifie toujours tous mes gestes
dans un souci de perfection
qui ressemble au meilleur usage
de la lumière
au plus judicieux partage de cette portion d’espace
je regarde le présent advenir