Univers

Sur mes rives imaginaires

les éternités pâlissent en formant des vagues

elles se répartissent comme des cartes

les parcelles du temps

En guise de mémoire et de toile

elles nouent et dénouent

les cheveux des astres

Vénus serait venue au monde

de mes paumes sauvages

comme un bourgeon ou un dard

L’espace de vos pensées a effacé

les traces de ma subtile odyssée

cratères d’astéroïdes géants

ou nids de petits pois

perles fossilisées ou nuées de mots

mon univers sera toujours verdoyant

Entendrez-vous encore son chant

comme un galop d’étoiles 

Avisée

untitled (30.III.2010), 2010
Aleksandra Domanovic

Comme si elles étaient en parchemin

ta voix se froisse ta main se crispe

ton pays n’existe plus sur aucune carte

qui en dessinerait les contours

ce que tu prends pour un dernier indice n’est plus que la veine bleue

qui monte en tournant de ton bras jusqu’à ton âme

et te coupe le souffle à quoi te servent ces voyages de fantôme

si ce n’est à fracasser contre de sombres murs

les éclatantes clartés de ta certitude

parfois dans le fond de la gorge

tu la sens cette larme aiguisée

de la solitude