Divin

Egyptian - Seated Bastet - Walters 481553 - Left

Par la fente entre le souffle frais de la ville

vivifiante comme l’haleine du souffleur de verre

la matière brûlante de mon existence commence à découvrir ses formes

à décliner ses couleurs dans cette transparence encerclée

par les bruits et les coups de marteau de la vie

soudain j’entends le silence

les pas du félin qui contourne ses proies

parce qu’il n’a pas encore faim

je devine l’élégance de la courbe noire

que dessine son corps quand il marche

il assume avec une souplesse tranquille

son statut de divinité.

Avisée

untitled (30.III.2010), 2010
Aleksandra Domanovic

Comme si elles étaient en parchemin

ta voix se froisse ta main se crispe

ton pays n’existe plus sur aucune carte

qui en dessinerait les contours

ce que tu prends pour un dernier indice n’est plus que la veine bleue

qui monte en tournant de ton bras jusqu’à ton âme

et te coupe le souffle à quoi te servent ces voyages de fantôme

si ce n’est à fracasser contre de sombres murs

les éclatantes clartés de ta certitude

parfois dans le fond de la gorge

tu la sens cette larme aiguisée

de la solitude

Quelconque

source: http://hexapod.tumblr.com/
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Je voudrais étendre mon âme sur l’onde d’un ruisseau, être à la portée du repos pour une éternité.

Ne plus être qu’une oreille docile bercée par le souffle chaud de la nuit, entendre la profondeur de l’espace compris entre le nombril et le centre de la chambre magmatique originelle.

Je voudrais reproduire le plus simplement possible tous les chants des profondeurs terrestres pour qu’il n’y en ai plus qu’un seul, lucide et tragique, flottant dans le ciel comme une chevelure dénouée, comme une nuée de pollen.

Je voudrais ne plus jamais être une aigreur, une familière et odieuse maigreur, une perte, un abandon, un dépeçage, un acte de boucherie.

Je voudrais n’être plus qu’une conque arborant des cristaux comme des cils. Tisser avec infiniment de patience et de temps un lit pour la lumière dans les néants des tristesses humaines.

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