Je voudrais étendre mon âme sur l’onde d’un ruisseau, être à la portée du repos pour une éternité.
Ne plus être qu’une oreille docile bercée par le souffle chaud de la nuit, entendre la profondeur de l’espace compris entre le nombril et le centre de la chambre magmatique originelle.
Je voudrais reproduire le plus simplement possible tous les chants des profondeurs terrestres pour qu’il n’y en ai plus qu’un seul, lucide et tragique, flottant dans le ciel comme une chevelure dénouée, comme une nuée de pollen.
Je voudrais ne plus jamais être une aigreur, une familière et odieuse maigreur, une perte, un abandon, un dépeçage, un acte de boucherie.
Je voudrais n’être plus qu’une conque arborant des cristaux comme des cils. Tisser avec infiniment de patience et de temps un lit pour la lumière dans les néants des tristesses humaines.
Fabuleux (dans tous les sens !)