
En cet endroit du monde
on a coupé le bras de la rivière
parce qu’il perdait son temps à vouloir abreuver les terres
à rassembler d’improbables troupeaux de cendre il négociait avec les nuages un silence
Depuis l’eau croupit l’eau sombre dans la lenteur
Depuis plus rien n’emporte les fleurs le cordon ombilical des nénuphars
n’est plus rompu
La vase est un épais velours noir lourd et doux
En cet endroit du monde est une source froide
naissent des mousses et des forêts d’algues
Aux nageurs de fond à ceux qui posent leurs pieds
dénudés au fond de l’eau
est remis en guise de songes
d’étranges messages
que l’on n’élucide pas
que l’on traduit difficilement autrement
que par des éclats de rire et des morceaux de vitrail