Charade

Dans le jardin s’épanouit un silence
le silence du soleil et des fleurs à naître
le silence des feuilles et de la lumière qu’elles diffusent

Ce silence est bien différent comparé à celui du chat
qui est comme un langoureux et brillant signal de la nuit en plein jour
il est comme le fin ruban de chocolat
la larme caramélisée qui finalement
enrobe toutes les saveurs dans le léger basculement du sucré à l’à peine salé

Le chat est le ruisseau d’encre qui efface la phrase
le texte
peut-être
car rien ne suppose son existence et les mystères qui la propulsent et l’affirment sont incroyablement bien gardés.  

Univers

P9230568.JPGJe décide que je suis semblable à ces particules en suspension dans la lumière qui mange l’eau des vagues
je flotte et je préserve un équilibre improbable/   J’avance ou je stagne/
D’instinct je sais qu’il me vaut mieux rester dans l’angle mort
cette partie de l’espace que les prédateurs ignorent parce qu’il est si petit
derrière eux et qu’il exige l’audace et l’habileté d’un rapprochement/
je partage avec les algues la caresse d’une vague/
je bois le bouillonnement de l’eau et respire sa lueur froide/
un ruisseau rassemble son troupeau et fuit effleure un rocher
qui ronfle et lui fait peur /
se dresse comme un pelage un paysage de mousses et d’infime corail /
j’oublie de mesurer le temps cet immense diamant indomptable/
finalement échouer
rejeté comme un mot inacceptable
sur les lèvres d’une vague
fait presqu’aussi mal que naître de rien

Exoplanète

ELLIS CERAMICS A PLATTER Melbourne glazed earthenware 40w cm incised signature and numbered to base, Ellis 51, Leonard Joel Auctions, Calender, Australian Auctioneers

Ma main est un coquelicot qui tremble et voudrait bien apprendre à devenir le delta fougueux du fleuve Amazone.

En attendant, ce volcan à trois branches tente de s’étendre.

En gestation sur le bout de la langue des mots attendent.

Ils ne sont encore que des points éparpillés dans mon esprit.

Rien ne va encore au delà du rêve, tout est encore en gestation dans mon jardin des silences.

Les cailloux chantent comme des oiseaux sous les caresses folles d’un ruisseau bleu.

l’écho disperse dans mes veines azurées la pertinence d’une clameur qui me dépasse.

Ma liberté est en train de naître sous vos yeux pour autant qu’ils puissent regarder au delà de l’obscurité que vous accumulez tout au long de votre vie.