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La petite plume est comme l’infime morceau de ciel, léger, mousseux. Elle est faite de duvet blanc, de crème onctueuse et de petits miaulements aux goûts de fraises, de framboises ou de roses.
Elle se dépose là où le monde est sur le point de subir un important déséquilibre. Partout où l’harmonie risque de disparaître, partout où il faut subtilement la souligner.
Sur un tapis persan au fond bleu de la nuit, orné de motifs et de courbes qui évoquent les fleurs, les parfums. Là d’où partent les voies imaginaires qui guident l’esprit vers l’exploration, au-delà des frontières précises du rectangle, du cadre, de la fenêtre, la petite plume s’endort, rassemble ses forces, regarde, se transforme en corolle.
Là où les jades blancs correspondent par jets de lumière avec les turquoises, avec le corail, là où seul s’évapore le silence, la petite plume apparaît. Paisible, gracieuse, agile, discrète, sensiblement éblouie. Ses yeux bleus te sondent sans poser de question, sans étonnement, ils t’acceptent. La petite plume console.
Un pan du mur bascule alourdi par l’ombre sombre d’un vulgaire mensonge, il menace de tomber dans l’oubli, la petite plume au péril de sa vie s’appuie sur l’autre extrémité du mur pour rétablir les proportions entre ombres et lumière, vie et mort. La petite plume comme un toupet, comme un bouquet survole, évoque subtilement ce qui est en suspens dans chaque chose.
Entre elle et les autres, un mot s’impose: majesté. C’est qu’en elle se lovent ces quelques brins de beauté qui en font une divinité.
merci pour cette superbe et bien exacte évocation de Madame Naïade 😉