
Les mots nidifient au sein des phrases
lianes grimpantes du texte
je peux espérer qu’un jour
l’un deux donne naissance
à une cascade de fleurs blanches
aux parfums pourpres
.
Les feuillages gourmands mangent
la chair du vent sa cuisse et puis son ventre
les racines cherchant la lumière
s’abreuvent d’air
pour inventer sa sève.
.
Le vent se liquéfie et n’est rien
que la chanson limpide du loup
dans la gorge de l’animal la lune blanche
l’azur devenu vert
les nues devenues pierres
des étoffes dévoilent
des bouquets de larmes
les fleurs en boutons recouvriront
les rivières dans leurs lits
de fougères
.
L’eau pleure entre les mains d’une source
à moins que ce bruit-là soit
celui de la feuille blanche
portant si mal comme une balafre sur le visage
les quelques mots imprononçables
d’une écriture qui crie
.
Doutes peurs rongent
la pensée qui se love en mon coeur
jusqu’à lui imprimer des tremblements
et l’avalanche de taches d’encre
auréoles encerclées par la chevelure noire et brillante
des larmes
.
Ma main cartographe innocente
trace les empreintes ligneuses du continent de mes bouleversements
quotidiens
juste un trait glacé pour signifier la danse les turbulences sismiques
d’un volcan au cratère incohérent.
un trait fait de mon rêve un long ruban de soie
muet de son début à l’instant de sa fin.
Je vois que le souffle prend de l’ampleur ! Et du lyrisme ! *****