
Dans ce jardin
la nue est rouge afin
que les fleurs puissent n’être
que blanches
les feuilles décliner les nuances
du vert de l’or de l’argent
º
ta paume suit l’onde que propagent
les mouvements de l’étoffe qui embrasse
ton corps
aucune ombre ne souligne les traits de
ton visage
ta bouche ton regard ne laissent voir
que ce que la pudeur ne cache pas
et qui existe en toi comme le reflet d’un miroir
º
le vent a poussé la porte du portail
et entre
la feuille d’acanthe sans chlorophylle
ne croit pas à la mort
puisqu’elle rassemble les pâleurs de
ta peau
º
ma robe dont les soies ressemblent à des plumes métalliques
côtoie les brumes et les nuages
qui se posent sur les roses
à l’aube
les pommes tombées de l’arbre
effleurent mes jambes et le bas de mon ventre
de leurs cendres
º
chacun de mes pas est confié à ton silence
aucun cri n’éventre le ciel au goût d’iode
aucun croassement ne meurtrit la poitrine
de porcelaine blanche
des oiseaux qui traversent ta voix
quand elle chante et me parle
de l’intelligence
º
dans ce jardin les animaux sont au même titre que la vie végétale
libres d’aménager le temps de flammes de brocart et de poèmes
inextinguibles
les arbres sont les cerfs-volants veloutés
d’une île qu’on nomme des mêmes noms que les bleus de la nuit
dans ce jardin mille fleurs éblouissent à merveille
les six pans de mon âme