La ville est la pièce
d’un puzzle qui flotte en moi
flots de sensations
d’apparitions étranges
mélanges de bruits et de silences
pages de solitudes
marécages de passants et de visages
la ville comme la voile d’un bateau
la ville en lambeaux
je ne la pense pas je la rêve
et il est tellement de continents de choses
qui au delà de moi
s’évaporent et se décomposent
sans que je n’ai vraiment l’envie
d’avoir sur eux une emprise
au fond de moi il y aurait un mur
un corbeau une pie ou
quelque volatile aux ailes noires et grises
qui de son bec
éplucherait les secondes
tubercules pulvérulents du temps
« un corbeau une pie ou
quelque volatile aux ailes noires et grises
qui de son bec
éplucherait les secondes
tubercules pulvérulents du temps »
Ainsi l’être pie part en lambeaux
Sous le bec des oiseaux noirs
Et les lacs blancs des ténèbres
Sont aspirés par des tornades
Qui deviennent trombes d’eau.
Ces tourbillons traîtres
Ne laissent à leur place
Que des puits secs et sans fond
Et sans parois
Mais leur colonne de néant
Soutiennent les frontons de l’espoir
De nouvelles floraisons d’être.
Étamines vidées par l’abîme
Mais chantant toujours l’hymne du pollen
Parmi les élytres
Et les frémissements d’antennes.
Ne reste plus qu’une femme
Trouée de toutes parts,
La châtelaine du manoir
Des courants d’air.
La folle éperdue
Des turbulences minuscules
Qui tourbillonnent
Dans les pulvérulences
Et les promesses de tubercules.
Elle essaye de se ramasser
Et de se reconstruire avec
Les poussières trop petites
Pour les becs,
Les granules qui écorchent
Son regard sur les murs.