
le cœur de l’Homme est sans parole
quand il marche il chausse des bottes
quand il ment ses morsures comportent
plus de venin mortel que celles
du serpent tigre
dans les ventricules les chambres froides se succèdent
comme des vagues amères
les soupirs et les relents de ruminants
que le joug hante dès la naissance
mais
au sein du tien les trilles du rossignol
coulent vers leur source comme les larmes
sans faire de fracas elles se contentent
de dénombrer la clarté
ton dédale n’a pas vendu son âme
en ton cœur une chaîne de montagnes
retient le ciel et ses cortèges de fantômes
pour réchauffer la lune et les idiots qui la regardent
alors que les nuits se font de plus en plus noires