Chacune de mes lignes devrait vous délivrer l’un de mes traits mais cela n’est pas vrai.
La ressemblance n’est qu’une apparence. Une partie, le tiers pour être précise dessine un pan de la réalité. Le reste est constitué de bribes inventées. Le tout est mouliné finement jusqu’à obtenir quelques choses impalpables : des phrases.
Allez donc savoir où j’ai pêché l’idée, son spectre, son ombre, son détour.
Chacun de mes traits devrait vous servir à dessiner mon portrait. Et si je n’existais pas ?
Qui donc porterait mon image ?
Lequel de nous deux est en train de fabuler, de transformer la réalité ?
Je ne suis textuellement pas présente ici. Ni là, ni ailleurs, ni nulle part.
Mais elle et nous, sont-ils traités correctement ?