Mille petites mains se sont mises à broder
des fleurs, des feuilles et des tiges comme des cheveux
sur le ciel ocre d’un très fin coton
mille points scintillants se sont mis à palpiter
comme les notes de musique dans les champs du printemps
la soie appelait la lumière à se poser
sur les pétales les pistils et les pollens
frêles se dispersaient dans la brise
pour fertiliser l’infini odorant de ton lit
on aurait pu tenir dans la main
toutes les couleurs et leurs parfums
Elles battaient des ailes comme les biches leurs cils.
Ce jardin regardait à peine plus loin que le geste souple et ample de ta main
Tout y semblait si fin qu’on se demandait comment il tenait
si bien tête à la laideur
de ceux qui se moquent des fleurs
et des enfants et des insectes qu’elles émerveillent.
Délicieux vers à soie !