Montagne

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L’oiseau de ta main se pose sur mon épaule

ton bras se glisse dans le mien

ton poing se love dans le creux de ma main

le papier a pris la forme

d’une montagne enneigée

les versants montrent

le cou et la clavicule d’un

être humain

il a tourné la tête

personne ne sait ce

qu’il regarde le poème

nous montre ses poignets

il faudrait suivre

les veines jusqu’

au sommet

le papier s’est froissé

entre mes mains

j’ai frôlé le silence

il me reste une blanche solitude qui se rit de moi et de mes habitudes.

Berceau

Ce n’est pas la mer qui me berce, ni même le vent.

C’est mon pied qui parfois se pose sur la terre pour

rythmer le balancement de toute ma sphère.

Sous mes paupières, le soleil peint des pays pourpres

traversés par des larmes ivres de la légèreté que lui offre la lumière

dense. Elles mutent continuellement du jaune à l’orange, du violet au vert tendre.

Se dépose en moi comme un baiser chaud le langoureux chant du chagrin

de l’autre. Serpent sourd, il noue les larmes dans ma gorge.

Il me dit que la mélancolie n’a pas de frontières, ne cherche pas de réponse mais

se plonge dans le mystère que tous les êtres humains ont en commun.

Certains sans raison cherchent à n’importe quel prix à s’en défaire

comme si le jour pouvait naître sans la brume et la rosée du matin.