Irrémédiable différence

tu erres
tu es presque tu
partout
tu as un insecte en toi
tu le vois comme ce coeur étrange à clapets 

qui s’ouvrent ou se ferment

tu le sens comme un grouillement qui te dépasse

et te déboussole
tu es seul

solide

tu transmues chaque parole en buée

chaque départ en larme

le silence suinte sans suite

en ton univers

Il n’y a pas de Moi

majuscule 

frôlements

©Bertrand Els @bertelsac

Il va un phalène dans l’âme
battements de visages  chacun des départs
sous les paupières
les cartes du ciel et des dédales
voyages inutiles au bout de la peur
la solitude cèle les visions du futur

partout on le regarde sans le voir
il va larves dans la tête vers sous la langue
éternellement en provenance des mêmes lueurs lunaires
la parole douce la voix grave l’humeur sur le point de disparaître

il va métamorphosant son malheur et celui de chaque être humain
à pas d’insecte et filaments de cendres fils d’étoiles naines
enfant du vide et du désespoir avec sur les lèvres un sourire
de statue grecque