
La carcasse du cétacé comme l’ étoffe nuageuse d’une âme
attirait
toujours plus de squales
perfection de l’aileron et de la nageoire caudale
la peau bleue similaire à celle des vagues
la mort enfin ressemblait à une parole sans équivoque
était claire comme le geste gracieux d’une danseuse étoile
Pourtant
ils ont pris peur
les hommes
qu’on leur impose des leçons de moral une éthique de la vie une colonie de lois des restrictions collectives à leurs commerces de la mort
Alors le cadavre ils l’ont drainé vers large comme un linge sale
loin des bais et des ports
une dépouille de plus jetée dans la fosse commune
la mer serait une nécropole où l’on ne peut plus qu’espérer
voir
deviner
la silhouette tranquille d’un squale qui viendrait pour la nettoyer