
Le temps s’étire comme un chat
sur la mer on aperçoit ses rayures
et ses griffes ivoire
il réapprend à lire
les feuillages les aiguilles les hampes les fleurs
sur la feuille du jasmin la fourmi
explore un nouveau monde
la régularité profonde des nervures
et les bords verts sertissent l’ombre
de l’arbre conquis ou presque par le reste de la colonie
temps et fourmis cherchent inlassablement
à se souvenir des secondes
si difficiles à oublier
quand on est bêtement un humain
qu’on entend les voisins se faire la guerre à coups de cris aigus et graves
alors qu’on espère
le merle, la grive musicienne et les rubans de brigands brillants
picorant le ciel une giclée d’hirondelles