Quand je ferme les yeux, un jardin s’ouvre.
La fleur principale est un oiseau fauve.
Il me regarde depuis ce jardin et se pose
des milliers de questions.
Dans sa pupille se concentrent reflets brillants
comme essaims de pluies.
Est-ce le vent qui les tourmente ?
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Je ne reçois pas de réponse et quand j’ouvre enfin les yeux,
la nuit bat de l’aile et hulule. Les barreaux d’une cage
la contiennent, la nuit capturée est si petite et si ancienne.
Quelques traits de cendre brune suffisent amplement pour évoquer ce que sera le souvenir dans un proche avenir.
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Ce faisant, je m’endors à côté de ta respiration descendante et montante
et pour moi, le monde sitôt décousu reprend son ancienne forme.
Le temps régresse et puis reprend de l’avance, un morceau de charbon de bois crisse, se délite, retourne d’où il vient en laissant pour empreintes des ombres chaotiques.
Le temps n’est plus d’aucune importance.