
je me suis placée à l’extrême bout d’un papier déchiré
et j’ai regardé droit devant moi l’île en faire autant
chaque partie d’elle même voulait intensément la mer
non pas dans les petits morceaux de ses vagues
dans une perdition d’écumes caressantes et d’aubes naissantes
de là, je suis partie vers l’écriture menacée sans sentir sur mon désir la moindre menace d’un réel prédigéré
au rythme du mot naissant sous mes pas de crayon promeneur envahi de silence et du bruit que fait un grain de poussière caressant un autre grain de poussière à la recherche d’un autre lui-même,
à ce rythme-là et non pas à celui qui mesure malgré lui, j’ai parcouru l’île.
Morceau arraché à un tout de la blancheur par un geste qui défait insatisfait ce qu’il vient d’unir presque malgré lui.
il me reste à présent à le relire à moins que définitivement je décide de l’oublier entre les pages d’un livre.