
Hier près du pin
je ne pensais pas
plus loin que le jet d’eau
qui abreuvait les fleurs
tombées du ciel
soudain tu as posé ta main
sur mon songe
murmuré à mon épaule
quelques paroles qui ne signifient plus rien
et du pin des nuées de pollen
se sont échappées
chaque grain portait en lui
le souvenir jaune et fin du soleil
une poignée de sable saharien
j’ai dû fermer les yeux afin de ne point
pleurer
hier près du pin en ouvrant les yeux
j’ai vu ton rire j’ai entendu tes pas s’enfuir
en faisant grésiller comme un incendie
toutes les aiguilles tombées
au pied
du pin qui se penche d’année en année
un peu plus vers la mort
Fort mélancolique…