
Un galet
et pourtant ils sont des milliers à occuper les fonds du torrent
un galet poli par le soleil n’a presque pas d’ombre
lourd et chaud
palpite comme un cœur
un galet qu’un imprudent prendrait dans la main
avec l’espoir de le laisser tomber
dans l’eau pour avoir le bonheur d’entendre le bruit du poids de l’existence qui se sauve
mais sous la pierre l’Aspic
Sous l’eau les cerceaux du soleil encerclent
un galet
gris
gros
D’abord la main
le poignet
le bras
le tronc
les jambes
les pieds
et ce qu’il reste au cerveau d’esprit
se crispent et durcissent
insensiblement
la vie son poids dans ton cœur est
un galet poli par la douleur
Des mots au diapason de l’illustration, élégants et subtils.
Belle photo
Quel beau sens du rythme !