Drageons

© Bertrand Vanden Elsacker Disoriented diary

Les flocons de moi-même s’éparpillent

comme des graines portées par de fines embarcations en fils de soie

comme ces étoiles que guident les toiles d’une araignée de poussières

à des années-lumière de l’endroit où on la voit

un cheveu effleure ta joue et tu crois qu’il s’agit d’une larme

·

des fragments de moi prennent d’inutiles racines parmi les cailloux

leurs chemins ne pourront que s’arrêter

au milieu d’une solitude aussi aride que l’unique rocher

qui tourmente le bras de la rivière descendue de l’Éther jusqu’à la mer

·

un épanchement progresse à la manière secrète et singulière

du bourgeon qui sait n’avoir d’ailes

et se rêve pourtant projeté au delà des frontières du royaume

qui l’étreint avec la force du feu

·

une miette un éclat emprunte une voix

à ton souffle

à ta plainte éteinte au fond de toi

s’éreinte sans réussir

à la faire dévier

de la vie et de ses trop imposants piliers

·

la seule étincelle de mon étamine tamise la lumière

à la recherche de ce brin de toi-même qui serait encore libre

de vivre

à la folie

toutes les paroles échappées de toi grâce à ces poèmes

dont tu dis qu’ils ne valent pas la peine que quelqu’un les lise ou les aime

2 réflexions sur “Drageons

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