Par vague

Graham Muir, Artist, Carter Wave 2 #ArtonTap
Graham Muir, Artist, Carter Wave 2 #ArtonTap

Sur la mer les nuages bâtissent des chaines

de montagnes aux sommets enneigés

le soleil tombe dans le nid des vallées

et creuse des lacs aux lueurs bleutées

étendues fugaces où les ombres marchent

en frissonnant comme les vagues

 

Sur le ciel comme sur le pelage d’un léopard

des taches évoquent les paysages où les

buissons cachent l’épine et le fruit solitaire de la nuit

sombre jusqu’aux profondeurs noires d’un puits

 

Sur la paume de tes mains tendues

est né tendrement un croissant de sable blanc

dont le nombril argenté est le centre grandissant

d’une galaxie d’éclats violacés et dorés

 

 

 

 

 

 

2 réflexions sur “Par vague

  1. Le poème est bien mais j’aime surtout bien la photo; cette vague coupante comme une griffe de cristal de Graham Muir, une mâchoire qui s’apprête à envelopper et à sectionner à la fois pour se refermer sur vous comme une coquille d’azur et d’opalescence bleutée qui se décline en verdeur glauque, en translucidité émeraude, une prison de nacre aux bords tranchants figée dans son rugissement de volute océanique, de gueule de tigre bleu à la fois mobile et roide qui bondit hors de l’eau froide.

    La mâchoire se fonce, ambre, ocre à l’articulation mandibulaire qui contraste avec la blancheur lumineuse de l’intérieur de la gueule, le palais de glace dans lequel se dissout tout ce qu’elle happe, avec ses striures semblables à celles qui divisent les barbes d’une plume de verre effilée. Une caverne de glace dont les parois réverbèrent l’éblouissement blanc de sa clameur vorace.

    Une coquille d’œuf dont l’échancrure béante s’entoure dans la partie supérieure d’une aile de chauve-souris, d’un éventail membraneux, d’une nageoire dorsale dentelée fondue dans un halo violacé et qui s’empourpre dans le creusement de ses cavités courbes finement ciselées.

    Il y a dans cette gueule une pureté bleue et blanche de grand rorqual emprisonné dans un iceberg, un envol piégé dans sa volute solide, d’une minéralité fragile où circulent des nébuleuses colorées, des crépuscules cyan et des aubes magenta, un tumulte nocturne dont l’écho se creuse comme une cavité.

    Une violence de tsunami est contenue dans cette sculpture de verre de Graham Muir. Elle est signée par le sillage d’un colibri figé pour l’éternité en butinant les fleurs de l’écume, demeuré dans sa cage de transparence et d’opacité comme dans l’essor de sa liberté.

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