
Je sens la solitude effleurer mes joues d’une larme
l’été cherche à prendre racine dans les bras morts de la rivière
les joncs frissonnent les arbres portent le ciel comme un enfant mort-né
les oiseaux remplissent l’espace de chants et de cris
le bourdonnement des insectes s’empare des parfums des fleurs des prairies
je sens comment les cœurs se froissent et se replient les uns sur les autres
en ne faisant presque plus de bruit
voilà que le mien nage dans les feuillages
mon amour dessine désormais une ombre sur le chemin
au milieu de tant d’autres
la conscience a les allures fantomatiques de la brume
un jour il ne restera plus rien d’elle
je veux choisir ce qui lui donnera des ailes
et l’envergure du condor
du haut de ma montagne je regarderai sans y toucher
les carcasses laissées par ces conquistadors
ces nouveaux Mao
dont les empires sont remplis de rues vides
et de gens qui ont faim.
Hasta siempre, muchacha !