
Tu descends les escaliers comme attirée par une force qui ressemble à ce que tu appelles la mort.
Mais ces escaliers ne mènent que vers toi, ils se rapprochent de ce que tu croyais n’avoir que rêvé.
Ils te rapprochent de tes béances, d’une ultra-conscience et de tes périodes à vide où plus rien n’a d’importance.
Tu avances comme des notes qui attendent un chef-d’orchestre, comme la sève qui espère ce jardinier pour créer des sculptures de verts veloutés, de blancs flamboyants et de bleus clairsemés. La vie ne prend sens que si tu lui fais porter des noms comme des poèmes.
Dans ta main, un galet poli dure sans ride, dans tes yeux, le ciel se refait une beauté mais dans ta tête, personne ne sait vraiment ce qu’il arrive. Tour à tour on dit que tu rêves ou que tu délires alors que toi tu sais avec certitude que la vérité n’est point cette cruelle monstruosité qu’on aimerait bien te faire avaler.
Heureusement, tu résistes. Ta voix aiguë sombre, se sent triste et seule à comprendre lorsqu’elle trouve le repos dans les tombeaux du temps.