
La mer comme une petite infinité
écume les heures
la seconde lourde comme une larme sonde
jusqu’où tombe la nuit
♥
Comme un poissonnier tu jettes sur l’étal
les corps d’argent encore frétillants de vie
des mots
dénudés de sens ils glissent
suffocants jusqu’à la feuille
qui les emballe
l’œil visqueux de la mort me regarde
lorsque tu les places sur la balance
pour en mesurer l’importance
une livre, deux livres
combien de cadavres pour satisfaire les ventres de ces esclaves
de la rime et du savoir ?
♥
La mer comme une petite fille supplie sanglote
pour qu’on lui laisse dans le ventre et dans les vagues
tous les langages liés à la mouvance
noués par le hasard à l’évidence
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