Posé sur la table, il ne se dissout pas dans le verre d’eau
comme la pastille ou le médicament.
Il montre ses épines et ses tentacules géants.
Il ne tremble pas, se montre inconsolable, ne s’adoucit pas par les phrases.
il trace dans la mémoire des serpents en fuite et des sentiers venimeux qui ne vont nulle part.
Il est le félin sorti du ventre de la nuit.
Il me suit avec la patience d’une ombre.
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Mis dans la cage sage et sereine d’une quelconque certitude,
épineux, ténébreux, suspect infect,
il dévore toutes les solutions provisoires, décapite la captivité de toutes ses raisons.
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Mis en attende, abandonné au hasard, suspendu dans les cieux, il se prend pour une vague,
pour l’anaconda silencieux, il rôde se nouant aux peurs qui n’ont jamais reçu de nom.
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Le problème est le noyau central, le trou noir au milieu du regard, l’errante tumeur
qu’on ne guérit pas, il sème le doute.
Le problème est là pour me rappeler que je suis née dans un berceau de larmes.
Fabuleusement beau, précis et déchirant. Émaillé d’images somptueuses.
Il faut tout l’amour de la terre pour adoucir un « berceau de larmes ».
Je voudrais qu’on accepte qu’il faut que je m’en aille, que ce n’est pas une lâcheté ni un acte égoïste. Personne d’autre que moi, ne peut juger ma souffrance.