Je combats le temps avec du velours. Pour toi. Je caresse de rouge et de bleu les flots noirs de tes paroles. J’emprisonne mon œil et mon âme dans une toute petite couronne de feu. Pour toi. Pour qu’elle luise au dessus de ta tête comme au dessus d’une Sainte qu’on aimerait longtemps. Sans crainte.
Je fuis les cris, j’embobine les fils de la lueur du ciel qui vient jusque là où j’attends. Je collectionne les reflets fuyants. Les explosions scintillantes. Pour toi. Je supporte le vide.
Je me rends liquide comme la soie et le sang. Pour toi. Pour qu’un jour, toi et rien que toi, trouve la voie qui t’éclaircira tous les ciels. Pour que la pluie te couvre d’un précieux vernis, pour que des mains trouvent les tiennes sans te ronger les os. Pour toi, le monde sera fait dans le silence de mon tombeau.
C’est fort doux, et fort beau