Mon cheval danse dans le vent
comme un dragon marin
la pointe culminante de ma lance
au bout de mon poing
la mort viendra soulever ton drap
donner à ton visage
sa vraie laideur
ta bouche noueuse ne parlera pas à ma pitié
ton front s’est soudé au mensonge
comment pourrais-je le nier ?
il est noir comme les baves
durcies
je croyais impossible
qu’on puisse vivre sans aimer
que j’avais dû me tromper
Mais
attends que je te vise
ou que je te regarde d’un seul œil
pour te haïr
Mon cheval mettra le feu
aux prairies
ses sabots
la boue de ses sabots
est plus noble que toi
tu vas périr
car pour moi
depuis des années
tu as cessé
de vivre.