Chères Majuscules,

On vous accorde volontiers le droit de vous exprimer en grand et fort. Aux méandres des lignes fleuves et  des refrains, au commencement d’un texte et d’une phrase. En plein milieu, comme au début du paragraphe, on vous remarque. Les capitales vous rendent grâce, les noms que vous portez sont propres et l’on vous voit souvent en première page.

Toutefois, permettez-moi de vous apostropher : vous prenez trop de place. Pour nous faire entendre, il faut nous mettre à sortir du commun, nous suspendre aux points ou prendre un autre corps. Certaines d’entre nous se sont déjà inclinées, d’autres ont porté plainte aux polices. Je ne suis pas encore las, je ne suis pas de ce type.

Alors, je vous prierai dès aujourd’hui de respecter mon caractère. Je suis petite, j’ai tout à dire et à faire. On me place et me déplace, jamais en tête mais toujours derrière. J’énumère, je me mets entre parenthèses, j’ai tous les accents et l’on me fait porter le chapeau.

Soyez moins fières, chères Majuscules, cessez donc de vous mettre en lettrine et faites un peu de place aux plus petites.

Une minuscule.

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