
Le vent est un bouquet d’oiseaux
si le chat
capture une des fleurs d’un coup de patte
et l’emporte
et puis
délicatement la pose sur un petit bout de terre nue
et froide
on voit qu’elle a des plumes d’un blanc perle et qu’elles se superposent à un rang de plumes brunes et noires
ce corps sans voix se laisse fondre
le bec n’est plus qu’un petit cône de paille à peine fendu
Entre mes mains comme un nid il m’inspecte m’implore
son ventre là où le coeur habite est d’un vert olive ou d’un gris poudré
le volatile se serait baigné parmi les mousses et les lichens qui gravent les écorces
toutes les plumes sont si petites qu’elles cachent mal
les meurtrissures.
Longtemps après je vois encore l’oeil briller la paupière lentement se plier.
Je n’ai jamais vraiment su distinguer les couleurs grises et vertes entre elles. Était-ce vraiment là l’endroit du coeur à l’instant je viens de le voir luire dans un morceau du ciel qui grince et crie
Quel belle réussite… Bravo.