
un radeau dérive rongé par les vers
qu’on a écrit à son propos
l’homme qui en était à la tête
vient de la perdre il pleure c’est tout ce qu’il peut faire
un rideau se déchire s’est échappé par la fenêtre
un lambeau de tempête l’étoffe comportait
déjà plus de huit cent strophes
Le poème a disparu dans la nuit en glissant
sur le fleuve comme sur des souvenirs
le poème dénudé s’est enfin libéré de lui-même