
Soudain
une voix rampe et grince
le mot serpent le mot plein de cendres
comme défait de lui-même
rien
en passant je le bouscule
d’un coup d’épaule
mais rien rauque
ne bouge pas
au loin le ciel accumule nuées et nuages bleus
et autour du récif comme autour d’un aileron
se précipitent l’eau l’écume
nait dans mon esprit l’espoir de croiser un cétacé
magique mais ne vogue en cet endroit de mon âme
que le vent ventre vide et le squelette de glace d’un fantôme
navire sans voile qui dérive à la place du mot qui cogite
en mon choeur comme si c’était une cathédrale
rien
grince la porte qu’un souffle ouvre et referme
rien rapporte la source qui croupit sans rêve au fond d’un puit
rien
murmure dehors le soleil qui apprend encore et encore à murir
chaque matin sur la pointe de l’aiguille sur la face polie des petites feuilles vertes
de l’olivier
Toujours aussi beau !
Merci, Serge!