Rien

Soudain 

une voix rampe et grince 

le mot serpent le mot plein de cendres 

comme défait de lui-même

rien

en passant je le bouscule

d’un coup d’épaule 

mais rien rauque

ne bouge pas

au loin le ciel accumule nuées et nuages bleus

et autour du récif comme autour d’un aileron

se précipitent l’eau l’écume 

nait dans mon esprit l’espoir de croiser un cétacé

magique mais ne vogue en cet endroit de mon âme

que le vent ventre vide et le squelette de glace d’un fantôme

navire sans voile qui dérive à la place du mot qui cogite

en mon choeur comme si c’était une cathédrale

rien

grince la porte qu’un souffle ouvre et referme

rien rapporte la source qui croupit sans rêve au fond d’un puit

rien

murmure dehors le soleil qui apprend encore et encore à murir

chaque matin sur la pointe de l’aiguille sur la face polie des petites feuilles vertes

de l’olivier 

2 réflexions sur “Rien

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