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De la mer, il ne reste plus que le ciel, son reflet à peine bleuté.
Á la place des vagues, quelques nuages ondulent faiblement.
Là, comme déposés par un pinceau papillonnant, les quelques
traits noirs d’une barque. Elle porte au milieu de nulle part le
corps vouté d’un personnage. On ne le reconnaît pas.
Le paysage implore un questionnement, s’oppose à ce qu’il
est habituellement, fluide. Muette est la réponse, elle se fige
à peine. La lumière circule toujours librement, déplace les graines
des secondes sans qu’on s’en aperçoive, sans qu’on dispose du
langage pour l’exprimer. Dire c’est dilapider.
Dans le paysage se figent les figuiers, ils ont déjà perdu toutes leurs
feuilles, la rosée et la brume. Le parfum de la terre humide. Les bordures
de l’aiguille rognent les quelques traces d’obscurité. Se pointe et se résume la virgule au cri de l’oiseau comme
si quelque chose d’amer restait coincé dans ma gorge et finissait par
germer à l’abris de la lumière. Dépourvues de chlorophylle, de sa parole de
verts flamboyants et croquant la vie, l’aubépine, la bougainvillé ou l’acanthe
s’éteignent irrémédiablement. Aucun geste même doux et docile, même aimant, même innovant ne rend vraiment la vie aux temps passés qui cogitent encore
dans l’esprit et ne finissent d’habiter mon âme à la manière des roches
des perles et de toutes nos parcelles d’éternités.
Quelle belle mer !!!!