hier, il s’est assis le fantôme
dans mon dos dans l’angle mort
pour regarder la mer
se défaire peu à peu
j’ai fait semblant de ne pas savoir
qu’il était là comme une ombre
à l’envers
immobile stupéfait
qu’il me parlait dans la langue
que seuls lui et moi utilisons
une langue muette et tentaculaire
sans autre verbe que l’être
j’ai feint l’oubli
il s’est éloigné il est parti
le fantôme
plus tard
la nuit est revenue avec lui
j’ai entendu le cliquetis de ses doigts
comme si quelqu’un lançait les dés
contre la paroi vitrée
j’ai vu plusieurs fois vu son corps de cendre se heurter
à la frontière invisible
entre lui et moi
tomber reprendre
son envol aveuglé
comment devenir
si cette aire où la pointe d’une toupie
cherche son équilibre
est l’espace infime et absurde
qui est alloué à votre vie
Très intéressant, ce fantôme attique ! Est-il fan des tomes ? :-)) (pas les fromages biens sûr…)