
Je ne sais pas si
j’ai la persévérance
du merle
qui reprend et reprend encore
les quelques mots dont il dispose
en cet instant
les assemble d’une manière telle
qu’ils s’écoulent comme
pierres précieuses d’un joyau de lumière
toujours il réussit là où j’échoue
le glissement des mots les uns sur les autres
ne s’associe pas à l’ assombrissement
d’une chute inexorable des choses aux quelles on s’attache
mais à l’effort au geste qui surmonte et dépasse
l’audace de mettre en marche un monde
qui ne s’allume pas
si ce n’est dans un alignement presque machinal
de mots dont l’aspect premier ne diffère pas
de celui d’une vulgaire pierre
Le beau merle !!! Dans mon jardin personne ne rivalise avec lui, il est le roi, avec ses jeunes et sa merlette…