
À la jointure du ciel et de la mer
un trait bleu foncé souligne l’éphémère
différence de teintes bleutées.
Peu à peu, grandissent de part et d’autre
des silhouettes blanches, des ombres argentées.
Se posent des îles fantômes,
nagent des raies et des méduses noires.
Toujours au dessus de ma tête, des animaux trempent leur dard,
alimentent leur courage, se servent des nuages pour fondre et faire pleurer.
Sur mes voiles de papier, usées
comme les ailes des papillons qui ont trop abusé du pouvoir de voler,
s’effacent les encres en laissant des traces ourlées de mots morts-nés.
Des phrases bornées nagent autour de mes cicatrices.
Que faire de ces souvenirs qui n’ont jamais eu la place, le temps, la volonté de pouvoir s’exprimer et qu’on ne parvient plus à mobiliser pour se changer?
source image: Obst und Muse