
Dans le maquis il y a toujours cet olivier qui quand le vent vient ressemble à une source
Ses feuilles s’écoulent comme les ondes vertes des fontaines en gloussant
Peut-être que quelque part sous ses pieds
Loin entre les racines venu de la colline vit un ruisseau
Dans la forêt de pins les eucalyptus servent de lisière
ils n’embaument pas que l’ombre
le soleil emporte quelques vagues senteurs
au large
je ne sais plus très bien si l’écho est celui qui provient
de l’écume contre les rochers
ou des écorces qui tombent en lambeaux des troncs
sur les sols recouverts d’aiguilles et de vieilles souches
mentalement entre ces univers il existe un ruban odorant et phosphorescent
ou naissent et grandissent les aurores
parfois je suis étonnée d’apprendre que la frontière n’existe que pour moi
que tout est incroyablement simplifié unifié par une croyance
une théorie universellement reconnue
parfois je prends conscience du poids d’un poème
sa voix est inouïe
elle a ce goût mentholé qui ouvre
l’espoir en même temps qu’il découvre l’immense territoire
de la solitude.