Le chat s’était posé non loin de moi sous la tonnelle
afin de profiter d’un même brin d’air frais
alors que j’allais me mettre à écrire
est apparue calme décidée
une belette
comme pour marquer
entre l’exubérance affolée du jardin et la maison ouverte
un trait d’union
un trait vif d’une certitude
aiguisée
soudain le chat
la belette alors
a dessiné
un dernier trait
enchanté
entre le jardin et le ciel
entre ce que j’allais écrire et la réalité qui ne peut me rappelle-t-elle que s’échapper comme elle
le point final -mais serait-ce le dernier- je le pose comme un chat endormi
aux abords d’un rêve plus vrai que nature les souvenirs le soulignent et l’encerclent
avec de plus en plus d’insistance
petits yeux de jais fourrure de feu et de neige est-il possible que
l’animal
ait jamais eu l’intention de se défendre au lieu de fuir dans une faille entre deux rochers