
Tu regardes la mer s’azurer accoudé à quelques souvenirs
je te regarde ma main sur ton épaule ma tête posée sur l’autre
et je me dis que tu es soleil et que j’aimerais être paysage au couchant
mais je suis fantôme et mes baisers n’ont aucune substance
pas la force qui pourrait réchauffer ton cœur quand il se glace
face à la mort qui te montre le poignard qu’elle a planté dans tous ceux que tu aimes
tu sifflotes car l’or apposé à cette fin de journée comme à la tranche d’un livre de magie
remplit le gosier de l’oiseau rossignol
sa petite pupille brille dans les larmes que ton âme produit afin de toujours
faire reluire la réalité
de cette indéfinissable beauté qui t’alimente en secret
ta voix s’envole vers le col des montagnes dont tu sens grandir
dans ton dos les impitoyables ombres noires
tu frissonnes et lorsque tu t’apprêtes à rejoindre ceux qui haussent les épaules
en te rappelant l’amer goût du néant
je te retiens en murmurant à ton oreille
il est encore tant
à rêver
Une planète consolante !!!