
Tu laisses les arbres se servir du vent et de l’eau des étangs pour peindre tes tableaux.
Les ocres et les jaunes s’épanouissent pendant que les fleurs et les fruits pourrissent
Tu charges les pierres de garder le silence
le ciel inaccessible et gris te regarde comme par delà un œil-de-bœuf
la lucarne se referme comme les portes blanches d’un livre muet
tu proposes alors aux feuillages de te passer
leurs verts pour faire tache
car dans le monde que tu construis
ce sont les couleurs qui portent à bout de bras la matière.