
L’oiseau blessé de ton enfance dort dans la dune face à la mer.
La dune à la chevelure hirsute regarde vague après vague le temps se défaire de son importance.
Quand les nuages comme un troupeau aveugle broutent l’écume, l’oiseau a envie d’étendre les ailes.
L’écume chatouille la plage qui rit et s’encourt comme une petite fille.
Le vent pousse les vagues à creuser des tombeaux pour les navires et pour les songes.
L’oiseau parfois se croit fait de sable quand le soleil avant de se coucher le disperse dans le ciel comme un pigment.
Il n’y a que toi pour savoir que ce qu’il te reste de cet oiseau meurtri ne sont que quelques plumes
blanches bercées par les bleus inouïs des marées.