Fou

L’iris de mon âme se découvre des tépales. Langues violettes et bleues, étamines saupoudrés de soleil. Feuilles lancées vers le ciel comme des flammes. Mes émotions sont les montagnes d’une chaine volcanique située aux frontières de plaques tectoniques. Je progresse lentement sans que rien ne m’arrête, sans que rien ne perturbe les changements que la vie m’impose. Mon agitation est un geyser dont la bulle de cristal explose en poussière. Les gifles de sang qui provoquent les sursauts, les explosions de cendres, les coulées de lave participent à l’affirmation progressive de mon identité. Tant pis si la plus grande partie restera ensevelie sous les bleus océaniques, là où c’est presque toujours la nuit.

La fleur de mon âme nage parmi des taches de couleurs et des ombres noires sans avoir ni mâchoire, ni nageoire. Il se pourrait qu’elle se fasse encercler par ces puissants prédateurs qui mordent pour goûter et que les battements d’un cœur qui saigne atteignent sans provoquer en eux que le désir de détruire. Cela ne m’empêche guère de poursuivre ma vie jusqu’à sa prochaine étape.

L’affirmation tangible, les éclats de rire, les torrents de larmes strient l’espace qu’il me reste à parcourir. J’effleure l’infini et non le vide. J’invite le chaos à me dessiner des cartes ou des tableaux. J’invite la mort à sursauter, à rebondir, à fuir, à décliner des frontières. Je veille patiemment à ce que la vieillesse ne brise pas la toile de mes propos.

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