
Quelle importance si la réalité sur laquelle s’appuient mes pieds n’est que mouvance, matière impalpable de rêves, foutaises, maladresses ?
Je sais que ce que j’aperçois n’est vu que de moi, que ce que je comprends ment dès que je plante une phrase, dès que je contourne le silence en fabriquant des syllabes.
je sais que tous, vous vous contentez de cette cage : un poème qui porte votre nom jusqu’en bas d’une page. Vous le marquez comme le bétail, vous pensez qu’il fait partie de votre héritage.
Vos troupeaux infiniment lourds ne bougent que la poussière des prairies verdoyantes qu’ils ont eux-mêmes rongées d’impuissance.
Quelle importance accorder à la récompense qui est de posséder toute la science qui vous donnerait le droit de penser pour tous?
Ce texte est vraiment polémique dans le bon sens du terme. La Poésie, en effet, mérite mieux qu’un troupeau de courtisans satisfaits, voire imbus… Coup de colère donc, mais salutaire. Je vous souhaite d’apprivoiser encore et encore cette réalité qui se défile, ce silence qui vous intime de prendre la parole.