Model for Hanging Construction 1950 Naum Gabo 1890-1977
Le silence parfois dispose de mon temps et l’agence à son image. Se rassemblent méticuleusement les objets délicats du souvenir dans cet espace qui leur est quotidiennement dédié. Une pensée en bouton, un bout d’illusion, une myriade de paroles avortées et toutes ces petites choses confuses car elles n’ont pu trouver la force de s’imposer.
Il n’est rien que je regrette, il n’est rien que je voudrais perdre, il n’est rien que je voudrais balancer à la face du monde. Je sais pourtant qu’à chacune de ces parcelles, j’accorde l’image qui m’importe. Elles ne sont pas des îles de poussières, continuellement au bord de la désolation d’où l’on ne s’échappe que pour aboutir dans une nouvelle prison. Chaque bout de silence se creuse un espace blanc qui le préserve. J’attends avec eux les bourgeonnements d’un possible printemps qui me tendrait ses voiles.
Il n’est rien qui me retienne de poser le silence au fond de moi-même comme une source intarissable de pureté, de vague à l’âme. Ce sont ces silences qui remplissent le vide que m’inspirent tellement d’êtres humains. Comment leur parler s’ils n’échangent pas les mêmes mots et qu’ils me sabordent continuellement ?
Ce serait bien – avec -ent à « m’inspirent » ! Amicalement.
Ah, oui, en effet c’est mieux. Merci!