Boom in bloei
Frits Van den Berghe , 20ste eeuw, Koninklijk Museum voor Schone Kunsten Antwerpen
Lorsque la mer porte sur le dos de ses collines un ciel blanc et que le vent s’y mélange gavé de pollen, c’est le printemps. Il prend tout l’espace, le printemps, comme une seule et géante enflure. Sur ce petit bout noir qui nous sert de pays, les arbres sont des épouvantails. Leurs fleurs ont des odeurs de kermesses et de ces danses macabres qu’on s’invente à la place des fêtes.
Ici, l’horizon est érodé comme le désespoir. Englouti par le dégoût que l’on peut avoir de soi lorsqu’on se croit coupable. Les montagnes sont des mirages et les enfants portent déjà la grimace du masque de l’adulte qu’ils seront. Les rêves sont des fantômes tétanisés condamnés à se laisser dissoudre par les pluies lourdes et noires de l’hypocrisie permanente. Les langues ne se dénouent que dans les cimetières, le reste du temps elles se taisent écrasées par les rumeurs qui épouvantent les cœurs d’un village à l’autre.
À part des racines comme des doigts de sorcières, il n’y a rien pour retenir l’homme, pas un seul torrent fougueux, pas un seul mur si ce n’est celui de l’autre ferme. Si ce n’est celui du chemin qui serpente sans fin en cherchant un soleil. L’homme n’a que lui-même pour se perdre et le doigt de dieu pour le rendre fou et le broyer. Dieu est dans toutes les idées, dans toutes les larmes des femmes, dans toutes les mains qui se lèvent ou s’arrachent les cheveux. À la fin du printemps, à la place des fleurs dans les arbres, les cauchemars de suicidé explosent en formant des bouquets. Son amour à l’affût du péché a porté ses fruits.
Qu’elle soit horizontale ou verticale votre écriture me parle, comme ici dans ce texte plein d’atmosphère.
Merci pour tous vos messages, j’ai cru bon d’y répondre par un nouveau poème. http://machinn.wordpress.com/2012/01/16/galop-chatoyant/