Quand les arbres tendent leurs bras vers le ciel
quand le fleuve s’épanche comme une vieille
je sors
On ne peut pas dire qu’il fasse beau
Le temps a été découpé au couteau
L’eau s’est transformée en huile lasse et
lente
le vent
se fait fouetter par les roseaux
Il n’est pas une seule plante
qui ose encore attendre
Je vais
sans savoir, sans avoir
un seul caillou aussi lourd que l’espoir
Je n’ai plus rien à dire et à défaire
je n’ai plus
Rien à penser ou bien c’est pire
Il ne me reste que cette faim
et la peur
que tu m’oublies