Essentiel

RIP Storm Thorgerson (1944-2013)

 

Lorsque les émotions m’envahissent, j’entre dans un monde où le ciel est plusieurs, où la terre ne dessine plus une ligne à l’horizon mais déploie une chevelure qui se noue et se dénoue continuellement.

Mon existence alors ne se balance plus entre le oui ou le non mais s’entraîne à faire face à une infinité d’espaces où les possibles sont la raison. Un cordon ombilical me lie aux étoiles et je marche comme une onde sur des tapis volants. Le temps semble s’être fait sable et plus rien n’a de sens.

Dans ces moments, il m’est difficile de reconnaître l’autre et les limites qu’il impose à sa réalité bicéphale. D’entendre son langage, de comprendre les doubles sens. Et je sens combien c’est difficile pour certains d’admettre que le monde qui me submerge n’a pas que trois dimensions mais que sa réalité en possède plus que nous ne pouvons l’imaginer.

Ce ne sont pas des états qui me font perdre la conscience mais qui au contraire me confrontent à une réalité qu’on ne peut que rêver. Que se résoudre à la nier, c’est comme se crever les yeux, s’amputer de facultés qui nous sont nécessaires pour progresser.

Mes mots, mes tentatives d’encercler la poésie comme si j’avais à la dessiner comme une galaxie ne représentent rien. Rien qu’une particule d’un néant en train de se perdre en voyageant dans ce que j’en ressens.